Le Saviez-vous ? Les fausses monnaies médiévales : Les astuces des faux-monnayeurs au Moyen Âge

Le Moyen Âge, une époque d’échanges florissants, était aussi marqué par un fléau économique : la contrefaçon de monnaie. Dans une société où les pièces métalliques étaient le principal moyen d’échange, les faux-monnayeurs utilisaient des techniques ingénieuses pour tromper marchands et clients. Ces pratiques, sévèrement réprimées, révèlent une facette intrigante de l’économie médiévale. Plongeons dans l’histoire fascinante des fausses monnaies du Moyen Âge.


Pourquoi falsifier des monnaies ?

Au Moyen Âge, les pièces de monnaie représentaient bien plus qu’un simple outil d’échange. Elles étaient le symbole de l’autorité royale ou seigneuriale et garantissaient la stabilité économique. Cependant, leur fabrication reposait sur des métaux précieux comme l’or et l’argent, ce qui en faisait des cibles idéales pour les contrefacteurs.

Les fluctuations du prix des métaux et les disparités dans la qualité des pièces entre différents royaumes offraient une opportunité pour les faussaires. À une époque où il n’existait pas de standardisation internationale, une pièce mal frappée ou légèrement dégradée pouvait facilement être acceptée comme authentique.


Les techniques des faux-monnayeurs

Les faux-monnayeurs du Moyen Âge développaient des méthodes ingénieuses pour imiter les pièces officielles tout en minimisant leurs coûts. Parmi les techniques les plus utilisées, on retrouve :

  1. Le surfaçage des métaux communs :
    Les contrefacteurs recouvraient des pièces en plomb, en cuivre ou en étain d’une fine couche d’or ou d’argent. Ces pièces semblaient authentiques au premier regard mais perdaient rapidement leur apparence en cas d’usure.

  2. Le rognage des pièces authentiques :
    Une pratique courante consistait à rogner les bords des pièces en circulation pour en récupérer du métal précieux. Les morceaux ainsi collectés étaient fondus et réutilisés pour fabriquer de nouvelles fausses pièces.

  3. Les matrices contrefaites :
    Les faussaires fabriquaient leurs propres matrices pour frapper des pièces ressemblant aux monnaies officielles. Les gravures étaient souvent grossières, mais dans un contexte de faible alphabétisation, elles passaient inaperçues.

  4. La dévaluation volontaire :
    Dans certains cas, les seigneurs eux-mêmes s’engageaient dans des pratiques proches de la contrefaçon en frappant des pièces avec une teneur en métal précieux inférieure à celle annoncée. Ces monnaies affaiblies circulaient largement, ajoutant à la confusion économique.

Différents types monétaires contrefaits


Un crime sévèrement puni

La contrefaçon de monnaie était considérée comme un crime majeur, assimilé à une trahison envers le roi ou le seigneur local. Les sanctions étaient exemplaires et souvent brutales. Les faux-monnayeurs risquaient :

  • La pendaison : Une punition commune pour les crimes graves.
  • L’ébouillantage : Dans certains cas, les contrefacteurs étaient exécutés en étant plongés dans une marmite d’eau ou d’huile bouillante.
  • L’amputation : Pour dissuader les récidives, les mains des faussaires étaient parfois tranchées.

Ces punitions spectaculaires avaient pour but de décourager la population de se livrer à de telles pratiques.

Un faux monnayeur ébouillanté, Encre et peinture sur parchemin


Des découvertes fascinantes

Les archéologues découvrent régulièrement des pièces suspectes lors de fouilles médiévales. Ces découvertes révèlent l’ampleur de la contrefaçon à cette époque.

Par exemple, des trésors contenant des pièces en plomb ou en cuivre recouvertes d’argent ont été retrouvés dans des sites marchands et des places fortes. Ces pièces, bien que fausses, offrent un témoignage précieux sur les enjeux économiques et les défis rencontrés par les autorités monétaires du Moyen Âge.


Une leçon intemporelle

Les pratiques des faux-monnayeurs médiévaux ne sont pas sans rappeler certains défis modernes, comme la contrefaçon de billets ou les arnaques liées aux cryptomonnaies. À travers les siècles, la recherche de profit rapide et les systèmes économiques imparfaits ont toujours offert des opportunités aux esprits créatifs, mais malhonnêtes.

Aujourd’hui, ces pièces contrefaites sont recherchées par les collectionneurs et étudiées par les historiens pour mieux comprendre les subtilités de l’économie médiévale.


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 Illustrations :

  • Un faux monnayeur ébouillanté, Encre et peinture sur parchemin - Coutumes de Toulouse - https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b105090434/f74.item
  • Différents types monétaires contrefaits, https://books.openedition.org/psorbonne/28590?lang=fr
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